選挙が大好きだよ。
Plus que 9 jours d’attente, 9 jours de doute et d’angoisse avant que tous les Français résidant au Japon ou ailleurs se dirigent vers le bureau de vote le plus proche d’un pas ferme et décidé. Ah qu’il me tarde de gouter à nouveau le doux parfum de l’isoloir et de sentir le frémissement du rideau noir se refermant derrière moi! Lorsque, fébrile et haletant, j’exercerai pleinement mon droit de vote par l’insertion de ce simple bulletin, je sais qu’une immense jouissance me submergera, orgasme électoral après de longs mois de campagne préliminaire. Mais bien plus que le simple geste individuel, c’est toute cette aventure collective qui me procure un indicible bonheur : ajoutant moi-même ma petite pierre à l’édifice républicain, j’aurais la formidable sensation de construire les fondations d’un avenir solide en même temps que des millions de concitoyens. Et sans doute citoyens est-il de trop dirait François.
Bref, comme vous l’avez compris, je frétille d’impatience à l’idée de ces élections présidentielles. C’est pour cette raison que ce dimanche 8 Avril 2007, à l’occasion des élections se déroulant à Tokyo, je n’ai pu résister à accompagner la belle famille au bureau de vote, histoire d’étancher ma soif d’urnes et d’assesseurs. Hélas, nos amis japonais ne lésinent pas sur les mesures de sécurité pendant les élections : avec mon facies éloigné des standards nippons et surtout sans carte d’électeur, je n’ai pu visiter le bureau en question. J’ai donc attendu mes nippons de souche en contemplant un magnifique ike (petit bassin typiquement japonais) en compagnie de Blanche Neige, Prof et Grincheux (c’est ca l’ouverture du Japon à l’Occident). Malgré cette forte déception, j’ai tout de même réussi à glaner quelques informations croustillantes. Ainsi, demandant innocemment à beau-papa si le Japon, à la pointe de la technologie, se servait d’ordinateurs de vote lors des scrutins, j’apprend que non seulement l’ordinateur est proscrit, mais qu’en plus les bulletins ne sont même pas imprimés : chaque électeur doit écrire lui-même le nom de son candidat. Décidément, entre France et Japon, le fossé culturel est immense.
Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps car j’imagine que vous n’attendez qu’une chose, le nom du nouveau gouverneur de Tokyo. Contre toute attente, le devin Takashima n’a pas pu réunir un nombre suffisant de voix (“mais c’était prévu” a-t-il déclaré), pas plus que notre bien-aimé post-anarchiste Kouichi Toyama dont l’humour a tout de même plu à quelques 15000 Tokyoïtes. Avec un slogan novateur quoique stylistiquement discutable – “la politique doit partir de la réalité de la vie des gens”, traduction approximative encore une fois -, la professionnelle du Feng Shui Kumiko Uchikawa n’a pas su dépasser les 22000 voix. C’est donc Ishihara qui, pour la troisième fois consécutive a remporté ces élections avec plus de 50% soit presque 3 millions de voix. Mes espoirs d’un gouverneur francophile volent ainsi en éclats ...
Voila je fais court cette fois parce que je ne peux pas indéfiniment mettre à jour mon blog pendant les heures de travail. Dès dimanche 22 avril, je vous ferais un petit résumé de mon passage à l’ambassade et décrirai pour vous la joie de voter avec 7 heures d'avance sur ses compatriotes (et sans doute patriotes... oh non pas deux fois quand même!).
PS: C’est promis d’autres métaphores polissonnes seront présentes dans le prochain article.
PPS: Désolé les métaphores BTP se limiteront exclusivement à cet article.
PPPS: Pour l’ensemble des références comiques (si, si!) de cet article reportez-vous à Tokyo en campagne.
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