Thursday, April 26, 2007

1er tour à l'ambassade

Qu’il fut beau et intense ce dimanche 22 avril. Réveillé dès l’aube, je courrai vite ingurgiter mon p’tit dej’ nippon (natto et otchyawari, de l’énergie pour toute la journée) avant de me diriger léger et court vêtu vers l’ambassade.

Arrivé la bas quelle ne fut pas ma surprise de voir une foule en délire qui avait convergé la depuis les parties les plus reculées du Japon. Une fièvre patriote m’envahit alors et je me sentis fier de ces Français de tous âges animés par un esprit civique hors-norme (59,7% d’abstention pour les Français de l’étranger) et portant en eux l’espoir qu’à partir de ce jour tout serait possible... Fort de ce sentiment d’appartenance à un groupe qui avait su suivre à la lettre les conseils de Nicolas (« La France aimez la… »), je m’engageai résolument dans la queue qui me mènerait à l’isoloir.

Le soleil dardait ses doux rayons sur des visages scintillants de gaieté et une brise légère venait chatouiller l’extrémité des oreilles (je vous avais promis des métaphores osées…). On se serait cru de retour au pays, dans mon Douarnenez natal, pour une des ces fêtes marines dont les « penn-sardine » (pour les incultes, une petite explication ici) ont le secret. Les gens s’amassait en petit groupe conviviaux, les petits nenfants batifolaient joyeusement dans tous les coins et la douce mélodie de la langue française flottait dans les airs. On s’apprêtait à sortir le cubis de rosé et un parfum de thon grillé vint me titiller les narines (faut-il voir ici un lien avec mon jean imprégné des effluves du barbecue de la veille ?). Bref il ne manquait plus que la grand-mère rougeaude et avinée* légèrement éméchée et chantant « Ah qu’elle est belle ma Bretagne » pour que le tableau fut parfait (eh bah je suis pas prêt d’hériter moi…). Extatique mais obstinément plongé dans mon Sartre pendant les 3/4 d’heures qui suivirent, je tachais d’occulter cette nostalgie du terroir par une description fort intéressante de ligueurs des années 1930, modèles de citoyenneté du XXe siècle et petits bourgeons d’Action Française. Cette longue et pénible attente fut donc quelque peu apaisée par quelques moqueries sur Blum et autres passages à tabac de Juifs gras et joufflus. Atteignant enfin l’entrée du bureau de vote après ce chemin de croix (il faut vraiment souffrir pour être citoyen), je tombais nez à nez avec l’affiche de campagne de notre cher et tendre Jean-Marie. Au bout de ce véritable parcours initiatique, tel un fait exprès, se trouvait donc cette main tendue, cet œil malicieux et ce sourire charmeur qui me confortèrent dans mon choix.

Une fois dans l’isoloir toutefois un doute m’assaillit. Et si le candidat pour lequel je m’apprêtais à voter ne me correspondait pas autant que je le pensais. Car enfin nous avons bien un candidat du terroir, un candidat de l’immigration et en tant qu’électeur avisé je fais bien la différence. Mais mon candidat à moi ou était-il ? Ou était-il ce représentant des émigrants et des expatriés ? Quel serait celui, voire même celle en dernier recours, qui ferait valoir mes intérêts propres avant celui de l’intérêt général ? Soudainement désespéré et confus, je décidais de changer radicalement les fondements de mon jugement, basant mon choix sur des critères purement physiques. Vous devinerez aisément que mon esprit pervers a choisi l’une des candidates les plus sexys du scrutin. Insérez c’est voté, au final rien de plus aisé. Je crains pourtant qu’avec ce genre de raisonnements le second tour soit plus complexe, quoique Nicolas ait ici un avantage certains, ses oreilles étant à l’évidence sexuellement très connotées.

Il est vraiment temps que cette campagne se termine car ce blog devient de plus en plus partisan, ce qui nuit fortement à mon image de neutralité totale en la matière. Sur ce, je vous laisse pour cette dernière semaine de matraquage médiatique ou la politique retrouvera enfin son sens originel, abandonnant toute conviction au profit de la formidable quête du pouvoir et de notre Béarnais préféré.


* Je reprends là une technique de rédaction utilisée à tort et à travers ici. Je sombre donc à mon tour dans la facilité en mettant ainsi à mal notre belle langue française. Je ne solliciterai même pas votre pardon car je ne le mérite pas.


PS : Juste pour le plaisir et pour me faire pardonner de ces légers débordements antisémites xénophobes, je vous offre cette petite vidéo humoristique. Je vous accorde que celle-ci date quelque peu et qu’elle ne sied guère à l’esprit obtus de ma dulcinée, mais je sais que vous, vous saurez l’apprécier à sa juste valeur.


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