Thursday, April 5, 2007

Humour nippon

Plus que cinq mois. En effet, après consultation de mon calendrier "Stade Français" à la page Djibril Cisse (Mais au fait que fait-il la? Comment va sa jambe? Et surtout est-il célibataire me demande ma chère et tendre?), je confirme: plus que cinq petits mois avant de quitter le pays des triples emballages a ouverture facile pour reprendre l'avion vers Brielles-métropole et ses élevages porcins. L'heure est grave, et je me surprends déjà à faire le bilan de cette expérience qui aurait pu être hors du commun. Ce blog étant la trace laissée aux générations futures de mon passage sur le sol nippon, mon bilan commence par sa relecture. Le verdict est clair et sans appel, je me dois de mettre un terme à sept mois sacrifiés sur l'autel du sarcasme et de la contrepèterie faciles, le temps n'est plus aux boutades et autres folâtreries dont j'ai use et abuse sur ce blog, mais plutôt à des articles sérieux, lourds de sens et aptes à élever vos esprits patauds vers des sphères culturelles stratosphériques.
Pour cette nouvelle époque, je me devais de trouver une transition, un compromis entre mon envie viscérales de consacrer ce premier article à un sujet résolument japonisant, tout en restant à la hauteur de mon public. Une sorte de rupture tranquille quoi... Alors j'ai fait comme nos politiques nationaux et j'ai décidé de surfer sur la vague médiatique (ce qui consiste pour moi non pas à créer un buzz en incitant les Français
à montrer ostensiblement le drapeau tricolore à leur fenêtre, mais bien à ouvrir Firefox pour traquer la moindre dépêche AFP). Quelques clics, je parcoure LeMonde.fr et la je tombe sur une polémique à l'origine de laquelle est notre ami Jean-Marie. Le bougre a répondu à la question "Quel sera le premier pays étranger ou vous vous rendrez si vous êtes élus?" "Montfermeil!" (Pour ceux qui, comme moi ne savent pas ou est Montfermeil, ne cherchez plus, c'est ici). J'avais trouvé mon idée, résumée en deux concepts : humour et clivages culturels. Mu par une inspiration philosophique peu commune, leurs problématiques corollaires m'apparurent évidentes : Peut on rire de tout ? Si oui, avec n'importe qui? A fortiori avec un étranger de Montfermeil? Puis-je moi-même rire de tout? Même ici au Japon? Le Japonais est-il drôle? Peut-on rire en Japonais?... Décidément, merci Jean-Marie pour cette mine d'or que tu m'as offert si innocemment.

Pour traiter de ce sujet passionnant, je me propose de m'appuyer sur deux exemples audiovisuels tout droit sortis de l'imagination nippone.

La première vidéo présente le spectacle d'humoristes japonais fort connus, ラーメンズ(Ramenzu). C'est en Japonais et Franponais non sous-titré donc je me permets de vous faire une petite mise en situation: la scène se déroule pendant un cours de Japonais dans une école française, quatre élèves répètent après l'enseignante une suite de mots sans signification apparente. Précisons, pour une totale compréhension du contexte, que les Français sont tous des grandes folles.


Je ne sais pas pour vous mais je n'ai pas réussi à décrocher un sourire alors que vous noterez que le public semble apprécier, il est donc possible de rire en Japonais (et hop une problématique résolue!). Mais probablement ai-je été blesse dans mon amour propre par cette caricature du Français moyen, preuve qu'on ne peut pas rire de tout avec tout le monde (et une autre!). Quoi qu'il en soit, la contraction des zygomatiques de ces Japonais ne nous permet en rien d'affirmer que leur langue est intrinsèquement drôle.
Mais poussons plus loin cette investigation et attardons nous quelques instants sur un petit dessin anime qu'un certain T. Brun m'a fait découvrir il y a quelques mois :
おるちゅばんエビちゅ(Oruchuban Ebichu) dont une mauvaise traduction pourrait être Ebichu, le hamster de ménage. Je vous laisse apprécier les sous-titres anglais.


Cette vidéo nous prouve qu'il est effectivement possible pour un étranger d’apprécier l’humour Japonais à condition que les références soient transculturelles. Le sadisme envers un hamster sans défense et la vie sexuelle d’une femme approchant la trentaine me semble en effet des thèmes universels.

Voila voila, j'espère que vous appréciez cette formule innovante, je vous accorde tout de meme que j'ai cette fois-ci mis l'accent sur l'aspect tranquille plutot que sur la fonction de rupture. Faut-il y voir un présage? Je vous dis à très bientot pour les résultats des élections du gouverneur de Tokyo (mais si, mais si, je sais que vous les attendez avec impatience).

1 comment:

Tom² said...

Content que tu propages à ton tour l'Ebichuïsme à travers le monde (au moins, vu la popularité fantabulesque de ton blog). Et un gros merci pour m'avoir indiqué les derniers épisodes sur ToiTube, tu m'a youpifié mon dimanche!

A propos des Rahmens, c'est vrai qu'elle est affligeante celle-ci ! Par contre Max en a posté deux (http://kawakawa.ath.cx/dotclear/?post/2007/03/14/Lecons), des mêmes Rahmens, qui sont nettement moins pires (j'ai bien aimé la première)

ps : les commentaires de Blogger, décidemment, c'est de la m.rde en barre