Thursday, July 26, 2007

選挙が大好きだよ II, le retour.

Chers amis lecteurs, je crois déceler en vous une certaine passion pour la politique nippone: les précédents articles qui y étaient consacrés ont en effet soulevé des vagues de commentaires dont je ne puis me souvenir dans l'instant mais qui, j'en suis sur, traduisaient un attrait certain pour ce thème. Toujours à la pointe de l'actualité, je tiens donc à vous donner les dernières nouvelles du théâtre politique japonais.
En effet le théâtre en question est aujourd'hui en ébullition puisque vont se tenir ce week-end les élections à la Chambre Haute. Pour information, le mode de scrutin est majoritaire à un tour avec une dose de proportionnelle et cette année seule la moitié de la chambre sera renouvelée. Celle ci n'ayant pas plus de pouvoir que notre Sénat, l'enjeu a donc en apparence peu d'importance. Et pourtant le premier ministre Shinzo Abe joue sa tête sur cette élection là. En effet, d'après les projections, le parti au pouvoir, empêtré dans des scandales à répétition, a du souci à se faire car l'opposition pourrait bien conquérir la chambre. Dans cette éventualité, Abe "l'aurait bien profond", comme le dirait Mamie après quelques verres de chouchen, puisqu'il devrait vraisemblablement laisser la place à un autre baron du Liberal Democratic Party (LDP).
Bien sur le principal concerné n’est pas vraiment désireux de laisser la place arguant qu’il « ne serait pas pardonnable » de quitter son poste au vu des nombreuses réformes à entreprendre. Argument des plus solides, vous en conviendrez, mais qui ne tient malheureusement pas la route face à un sondage réalisé par le Nikkei Shimbun : ce dernier montre que les Japonais soutenant Abe ne le font plus majoritairement en raison de sa "personnalité" mais "parce que c’est un gouvernement formé par le LDP". Ainsi, parmi les seuls électeurs susceptibles de ne pas "pardonner" au premier ministre de quitter son poste, une majorité ne serait pas gêner outre mesure de troquer le sieur Abe contre un des ses compères. La seul issue du leader nippon semble donc de gagner ces élections et conserver la Chambre Haute.
Pourtant, comme souvent ce n'est pas le résultat électoral qui compte, mais bien la campagne qui le précède. Aussi, mis à part les habituels candidats tentant de vous convaincre à coup de gigaphone dans les tympans, cette période révèle des spécificités nippones incontournables.
Ainsi, en Juin dernier, l'ancien président péruvien Fujimori indiquait qu’il mènerait une liste lors de ces élections. Celui-ci détient en effet la double nationalité et jouit d'une grande popularité au Japon pour avoir délivré 24 otages japonais détenus par des rebelles péruviens. Il pourrait donc faire un bon score lors de cette échéance électorale si ce n'était à un détail près: après avoir quitté le Pérou en même temps que le pouvoir, il est maintenant sous le coup d'un assignement à résidence au Chili pour de sombres affaires de dessous de table lors de son mandat. Outre que nos amis japonais ne sont pas à un corrompu de plus, concédons à Fujimori qu'il est tout à fait possible de mener campagne en vidéoconférence et d'exercer son mandat depuis l'autre coté de l'Océan Pacifique: gageons donc qu'il a tout de même une chance de l'emporter.
Par ailleurs, à Tokyo, les élections sont une nouvelle occasion pour les candidats les plus farfelus de se faire connaître. Ainsi, comme aux municipales du printemps dernier, le Dr Nakamatsu ou le fameux architecte Kisho Kurokawa sont présents, plus en forme que jamais. A ceux-ci s'ajoute par exemple la très sensuelle, bien qu'un brin réactionnaire, petite fille du général Hideki Tojo, premier ministre qui précipita le Japon dans la seconde guerre mondiale et criminel de guerre à ses heures perdues. Suit Mack Akasaka, leader du Parti du Sourire Japonais, parti dont le nom en dit long: si vous même ne savez pas comment sourire, un Akasaka hilare vous l'apprendra sur sa vidéo de campagne. Enfin, il n'était pas présent aux dernières municipales mais revient tout de même parmi les siens, Jesus Matayoshi Dieu Unique a décidé de se lancer également dans la course pour remettre le Japon et le monde dans le droit chemin : vous trouverez une traduction en anglais d’une de ses affiches de campagne ici.
Rendez-vous ce dimanche pour des résultats que vous attendez, j’en suis sur, avec impatience.



4 comments:

Anonymous said...

Mais c'est follement intéressant tout ça mon fils. Je n'ai rien compris au discours de l'Akasaka hilare mais rien que sa tête prête à rire !
Je suis vraiment subjugée par tant de courage pour écrire un tel article, je te sens très à la pointe de la politique nipponne. Ici l'ardeur politicienne est retombée, ils n'ont plus rien à vendre, Mais quand même 10000 postes vont être supprimés dans l'EN.
LRM

Tom² said...

C'est confirmé, le LDP s'est pris une râclée monumentale. Mais Abe a décidé se s'accrocher. Reste à savoir si l'opposition et son propre parti ligués contre lui vont réussir à le faire chuter...

Sissi Imperatrice said...

@LRM
Et cette subjugation est meritee si j'ose dire, puisque la majeures parties des informations m'a demande d'intenses efforts de lecture de ce site:
www.transpacificradio.com
Pour notre chere patrie, il me semblait pourtant que la semaine a ete assez riche en depeches AFP incliant le nom Sarkozy dans le titre: 125 au total. Mais peut etre que les medias officiels me parviennent pas jusqua Brielles-Metropole.

@TomTom: En effet le pere Abe ne lachera pas le pouvoir aussi facilement, au mois tant que le LDP ne trouvera pas un remplacant credible. Je suis un peu degoute que ma favorite Yuko Tojo n'ait obtenu aucun des 5 sieges reserves a Tokyo. Je sais que la tres sexy presentatrice tele Marukawa ainsi que Kawada Ryuhei dont le talent principal est d etre atteint du VIH ont ete elus. Pour les trois sieges restant j'ai pas reussi a trouver l'info.

Sissi Imperatrice said...

Ca yest j'ai les noms des 5 elus du district de Tokyo. Par contre si quelqu'un pouvait me dire qui c'est parce que ces kanjis sont pour moi imprononcables...
保坂 三蔵、 鈴木  寛、山口那津男、
丸川 珠代、川田 龍平.