Sunday, December 24, 2006

Bibendums

Comme promis, mais un peu tard, voici le recit tant attendu et en exclusivite du tournoi de sumo auquel j’ai assiste il y a peu.

Afin d'apprecier pleinement le spectacle, il etait tout d'abord important de rentrer dans la peau du sumo moyen. Ainsi, decouvrir la nourriture specifique de ces grands sportifs semblait la maniere la plus appropriee d'apprehender leur quotidien. Nous sommes donc alles dejeuner dans un restaurant a proximite du stade afin de savourer la nourriture de base d'un sumotori, le chianko. Ce plat consiste en un ragout de legumes et de viandes : le tout est cuit en 5min devant les yeux du client affame. Chacun vient se servir dans le plat commun a l'aide de ses baguettes (hashi) et une fois que seul le jus du ragout reste dans le plat, on y ajoute des nouilles epaisses (udon). Le tout n'etant pas exceptionnel, je ne m'attarderai pas plus longtemps sur le sujet et prefere me concentrer sur le sport en lui meme..

Ne vous y trompez pas, le sumo n’est pas seulement un sport a l’esthetique percutante, c’est avant tout le fruit de siecles de tradition Shinto, le ring etant un espace principalement religieux, avant d’etre l’arene de ces combats d’une violence inouie. Ainsi, le ring (ou dohyo) est surmonte d’un toit qui symbolise un temple Shinto. Un dragon bleu, un phoenix rouge, un tigre blanc et une tortue noire gardent les 4 points cardinaux du temple et representent egalement les 4 saisons du printemps a l’hiver.

Une session de combats de sumo dure environ deux heures et repond a des regles tres strictes. Tout d’abord sous l’appel d’un juge les sumotori (ou rikishi) viennent se dandiner sur le ring l’un après l’autre. Puis c’est au champion en titre (le yokozunaun mongol en l’occurencede montrer de maniere ostentatoire ses muscles delicatement recouverts de graisse et ses attributs de combattant (d’une valeur pouvant atteindre 2 millions de yens soit 12000euros grosso modo). L’un des juges (5 en tout : l’un sur le ring et les 4 autres autour) annoncent alors les combats qui auront lieu.

Commencent alors les combats, les uns a la suite des autres (une vingtaine environ). A chaque combat les deux adversaries montent sur le ring et font une demonstration de force face aux spectateurs don’t la signification pourrais se resumer ainsi : et vazy que je me tape le ventre, les cuisses et que je frappe fermement le sol de la plante de mes pieds pour montrer a mon adversaire que ces moi le plus fort (analyse basique du ritual, mais ca me semble assez proche de la realite). Ils lancent ensuite une poignee de sel dans le cercle de combat afin de le purifier puis y entrent Il recommence alors leur gesticulations et ressortent du cercle. Les meme gestes sont repris trois fois et l’affrontement peut alors commencer. Le spectateur a alors tout au plus 5 sec pour apprecier la beaute des sumotori en action : il n’en faut pas plus pour que l’un des bebes nippons grassouillets ne renverse son adversaire ou le pousse hors du ring. Le juge central annonce alors le vainqueur et on repart pour un tour.

Si, durant la premiere heure de spectacle, on ne s’ennuie pas, la longueur du rituel deviant tres vite soporiphique et il n’est pas rare de voir bon nombre d’autochtones assoupis sur les bancs du stade. Afin d’eviter ce genre de mesaventure, il est important de choisir un favori parmi les sumotori afin de pouvoir l’encourager lors de ses combats. Il convient alors passer outré le silence religieux regnant en celieu et de crier son nom avec toute la conviction possible.

Le yokozuna participe toujours au dernier combat. L’actuel champion etant particulierement fort, le suspense n’etait alors pas a son comble et on pouvait distinguer les ronflements d’une partie de la sale. Mais o surprise le mongol s’est fait ratatiner ce qui nous a permis de decouvrir une coutume interessante : si un evenement d’un interet primordial survient lors du dernier combat le public se doit de jeter le plus sauvagement possible le cousin sur lequel il est assis. La encore la signification est assez floue mais je vous laisse le soin de l’interpretation.

Attention bientot ne rater pas la description d’une croisiere idyllique en baie de Tokyo, une veritable merveille offerte par la surprenante civilisation nippone.

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